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« On existe. Ça existe. » : démystifier la sexualité chez les aînés

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Encore bien présents, les préjugés concernant la sexualité chez les aînés sont le point de mire de l’organisme Les 3 sex. Celui-ci a décidé de lancer, au début de 2020, le projet « On existe. Ça existe » visant à sensibiliser le public général et à outiller les aînés eux-mêmes. La sexualité compte à tout âge. Parlons-en!

En 2020, les tabous sont toujours légion. La sexualité est encore corrélative de la jeunesse. Pourtant, avoir un corps ferme n’est pas nécessaire pour prendre plaisir au sexe. Les sensations éprouvées par la relation sexuelle sont agréables pour tout le monde, autant pour les jeunes que pour les moins jeunes. Les personnes âgées aussi vivent leur sexualité, et c’est normal.

Pour démystifier la sexualité chez les aînés et pour faire tomber les préjugés enracinés à ce propos, l’organisme Les 3 sex a bâti le projet « On existe. Ça existe. » qui a été mis de l’avant jusqu’en avril 2020.  Ce projet comportait deux volets : une campagne de sensibilisation et des outils pour les aînés.

Capsules vidéo sur la sexualité des aînés

La campagne de sensibilisation consistait principalement en la diffusion d’une vingtaine de capsules vidéo sur le site web de l’organisme. Ces dernières, d’une durée d’environ une minute et demie, mettaient en scène des personnes de 55 ans et plus parlant ouvertement de leur sexualité. Les 3 sex avait choisi des individus de la communauté LGBTQ+ puisqu’ils sont victimes de deux formes de discrimination à la fois : celle basée sur l’âge et celle fondée sur l’homosexualité et la transsexualité.

« Habituellement, on fait des messages en prenant des personnes hétérosexuelles et en disant qu’ils sont pour tous. Là, on a décidé de faire l’inverse, en faisant une campagne avec des membres de la communauté LGBTQ+, mais qui s’adresse à tout le monde », a expliqué Marion Bertrand-Huot, directrice générale de l’organisme.

En effet, le message qu’a voulu véhiculer Les 3 sex s’adressait au grand public, puisqu’il visait à changer les perceptions et les mentalités de tous. La sexualité ne s’arrête pas avant que les cheveux blanchissent. Elle peut prendre d’autres formes, mais elle perdure. Et la société doit s’y intéresser, selon Mme Bertrand-Huot.

Les capsules vidéo en témoignaient bien. Chloé, une trans lesbienne de 70 ans, confiait qu’il lui était difficile de penser qu’elle pouvait être encore désirée, mais qu’à son grand bonheur, sa sexualité se porte très bien et même mieux qu’auparavant. Denis, du même âge que Chloé, exprimait, pour sa part, que le désir demeurait jusqu’à la mort. Diane, quant à elle, affirmait à 72 ans qu’elle avait besoin de sexe pour être équilibrée physiquement et mentalement. D’autres personnes se sont livrées à l’exercice, et les capsules vidéo dans lesquelles elles apparaissent sont toujours en ligne.

Outils pour aider les aînés à vivre leur sexualité

Les outils pour aider les personnes âgées à prendre en main leur vie intime reposaient sur des ateliers. Donnés dans les résidences pour aînés, ces ateliers étaient animés entre autres par des sexologues qui souhaitaient éduquer les résidents et les résidentes sur comment s’approprier leur sexualité.

L’objectif principal de ces ateliers était de leur montrer à « s’affranchir des normes âgistes, homophobes, transphobes et biphobes, à développer leur agentivité sexuelle et à briser l’isolement pour qu’ils et elles normalisent leurs vécus sexuels et relationnels ». Au total, ce sont une trentaine de résidences où devaient être présentés ces ateliers.

Les 3 sex

Les 3 sex est un organisme de bienfaisance qui lutte pour les droits sexuels et la santé sexuelle en mobilisant la population autour des enjeux sexologiques. Les 3 sex* s’engage à lutter pour le respect universel des droits sexuels.

Actualités, projets et événements sont traités dans son site web qui donne également accès à des outils sexologiques et à sa boutique où trouver des t-shirts à porter pour lutter contre les préjugés et divers documents, dont la revue Avant-garde sexologique.

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