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Repenser l’urbanisme pour les personnes aînées

urbanisme, personnes aînées, âgéesLorsqu’on parle du vieillissement de la population, ce sont généralement les enjeux liés à la santé et à l’économie qui retiennent l’attention. Mais pour assurer une qualité de vie à la population âgée en croissance, il est également important de repenser l’aménagement urbain. 

Dans un ouvrage collectif intitulé Vieillissement et aménagement. Perspectives plurielles, dirigé par Sébastien Lord et Denise Piché, une trentaine d’experts s’interrogent sur la manière de rendre les villes, les banlieues et les régions plus adaptées aux besoins spécifiques des personnes aînées. 

Se déplacer en zone urbaine : un défi pour les aînés et aînées

Les auteurs et auteures du livre font remarquer que, de façon générale, au Québec, l’aménagement urbain, surtout celui des banlieues, est principalement pensé pour les automobilistes. 

Qu’il s’agisse des trottoirs inégaux ou inexistants, des feux de circulation trop rapides, des multiples sorties de stationnement, de la circulation importante et rapide, ou de l’absence d’éclairage dans certaines rues, plusieurs éléments peuvent faire obstacle aux déplacements des aînés et aînées. Les dangers sont encore plus présents l’hiver, où les risques de chute sont élevés. 

« La peur d’être heurté par une voiture ou de chuter sur une chaussée mal entretenue, la crainte de manquer d’énergie pour se rendre au bout de son parcours, la confusion face à la circulation dans les espaces intérieurs sont autant d’inconvénients qui limitent la mobilité des personnes âgées », explique Daniel Gill, professeur retraité de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’UdeM, dans un chapitre du livre.

Dans ces conditions, se déplacer peut devenir une source de stress pour les aînés et aînées. En entrevue au Devoir, Sébastien Lord, co-directeur de l’ouvrage, explique que plusieurs personnes aînées peuvent aller jusqu’à allonger considérablement leur trajet pour se sentir plus en sécurité. Certaines en viennent même à minimiser autant que possible leurs sorties, ce qui peut les isoler. 

Le problème concerne plus particulièrement les personnes aînées qui souhaitent demeurer chez elles, et qui n’ont pas facilement accès aux services et aux transports adaptés que peuvent fournir les résidences.

Des solutions simples pour faciliter la vie des personnes aînées

Les auteurs et auteures du livre soutiennent que de petits changements, par exemple des feux de signalisation plus longs aux intersections, des bancs dans la rue pour permettre un temps de repos, des trottoirs chauffants, un marquage clair au sol et un éclairage adéquat, pourraient permettre d’améliorer considérablement la situation. 

Ils précisent qu’il est nécessaire de développer des solutions adaptées aux différents contextes. « Les problèmes de mobilité ne seront pas les mêmes que vous viviez en banlieue ou en ville, ça va nécessiter des solutions différentes », explique M. Lord. 

En banlieue, la principale solution consiste à offrir davantage de services près des habitations de manière à réduire la distance de marche. En ville, où les services sont généralement situés à proximité des habitations, il faut plutôt travailler à la mise en place d’un meilleur partage de la route entre piétons et automobilistes. 

Ces idées, portées par des organismes qui défendent les besoins des personnes aînées, commencent à être discutées à travers les conseils municipaux du Québec. Les experts espèrent que leurs recommandations seront entendues, car un aménagement urbain plus adapté est, selon eux, un élément clé pour l’amélioration de la qualité de vie des personnes aînées. 

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