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L’âgisme, cette calamité encore présente

âgisme, Intergénérationnel, intergénération, personnes âgéesEn 2021, l’âgisme fait encore partie de la société. Pire encore, il est insidieusement accepté. Malgré les initiatives de plus en plus populaires d’activités intergénérationnelles, l’âgisme traîne et blesse. C’est le temps de faire cesser cette discrimination!

Qu’est-ce que l’âgisme?

L’âgisme se traduit par le fait de séparer des autres un groupe en raison de son âge. Cette forme de discrimination est surtout pratiquée contre les aînés. Le mépris envers ces derniers, bien que pouvant être sournois, est encore répandu dans nos sociétés civilisées. Il suffit de se rendre à l’hôpital ou dans un centre hospitalier pour personnes âgées et d’écouter certains employés parler aux aînés. Le ton de l’infantilisation ressort bien assez vite!

L’infantilisation est d’ailleurs une des tournures fréquentes de l’âgisme. Nombre de personnes âgées la vivent ou la perçoivent.

Mme Vicky Lehouck, une peintre amatrice parisienne de naissance habitant maintenant Toronto, sent fréquemment la discrimination liée à l’âge. « Au lieu de reconnaître notre soi-disant sagesse, car nous ne sommes pas toujours très sages, on nous perçoit toujours comme des enfants. […] C’est terriblement subtil, mais j’ai cette sensation. »

Pour sa part, Barbara Ceccarelli, directrice générale des Centres d’Accueil Héritage à Toronto, le remarque également : « Il y a ce préjugé que les personnes âgées ont une incapacité à prendre des décisions. […] Nous ne parlons jamais des aspirations, des attentes, ni même de la sexualité des personnes d’un certain âge. C’est comme si tout cela avait été effacé. »

Pourquoi l’âgisme?

Des chercheurs et des intervenants s’interrogent sur l’âgisme et essaient de trouver des moyens de le contrer. L’âgisme s’appuie sur le critère de l’âge, alors que le racisme, par exemple, réfère à la race.

En fait, même une personne jeune peut être victime d’âgisme. À 45 ans, déjà, des personnes peuvent être perçues dans leur milieu de travail comme étant dépassées. Alors qu’au contraire, elles sont dans la fleur de l’âge, possèdent une précieuse expérience et peuvent enseigner aux plus jeunes des connaissances approfondies fort utiles!

L’âgisme, selon ceux qui s’y penchent, proviendrait de notre peur de vieillir et de nos préjugés selon lesquels la période de la vie qui commence généralement à la retraite n’est pas la meilleure. Les gens ont de la difficulté à s’imaginer vivre cette étape positivement, en réalisant des projets, en transférant leurs connaissances, en offrant leur temps ou d’une autre façon.

Selon Mme Martine Lagacé, professeure spécialiste du vieillissement et de la communication intergénérationnelle, il existe un déni collectif de l’âgisme. La population accepte ce type de discrimination souvent instinctivement, sans réfléchir. « La relation taboue que nous entretenons culturellement avec la finitude de la vie nous rend plus tolérants face à l’âgisme en tant que société. »

Les aînés de demain

Mais les aînés de demain, ce sera nous! Que nous ayons 25, 40 ou 55 ans aujourd’hui, nous serons vieux un jour, si la vie nous en donne la chance. Le vieillissement est perçu comme un mal obligé, mais il pourrait être perçu comme une bonne fortune.

Mme Ceccarelli s’exprime ainsi à ce sujet : « C’est important de briser les catégories et de faire tomber les préjugés. Il faut arriver à créer une société dans laquelle vieillir est reconnu comme une ambition et non une survie. »

Faire cesser l’âgisme

Alors que les aînés sont des individus comme les autres, et même avec leur cœur d’enfant, pourquoi les considérer faisant partie d’une classe à part? Elles ont tant à offrir et leur présence est non seulement agréable, mais aussi des plus enrichissantes!

Pour favoriser leur reconnaissance sociale et leur bien-être physique et mental, certains préconisent la construction de logements intergénérationnels. Mme Lagacé pense plus largement en proposant l’idée d’aménager des espaces et des lieux intergénérationnels. Elle évoque aussi l’importance que les générations prennent du temps pour se rencontrer et échanger.

Mme Ceccarelli, pour sa part, estime que les réseaux sociaux sont des plateformes qui permettent le partage d’histoires et d’initiatives inspirantes en lien avec le vieillissement. La Municipalité de Durham, quant à elle, a lancé en décembre une campagne de sensibilisation contre l’âgisme.

L’âgisme n’a pas sa place dans une société dite évoluée comme la nôtre. Faisons tous notre part pour accueillir dans nos vies les aînés près de nous et pour accueillir dans notre cœur l’aîné que nous serons plus tard.

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